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Jean Pierre Stora (1933-1996)
Jean Pierre Stora est né le 11 Novembre 1933, à Alger. Cadet de trois enfants, son père était instituteur, sa mère au foyer. Il se met à dessiner à l’adolescence, encouragé par un ami plus âgé déjà peintre. Entre 16 et 18 ans, il peint à l’huile des vues de l’appartement familial, du port, des portraits de son entourage. Après avoir obtenu son baccalauréat de philosophie, il est admis au concours, section Peinture, de l’Ecole des Beaux Arts de Paris. Il s’inscrit aussi à l’Académie Jullian, où il rencontre Maguy Lafourcade, qu’il épouse en 1955 et dont il aura 3 enfants. A cette époque, il peint de très grandes toiles d’inspiration cubiste, des natures mortes et quelques portraits, perdus au fil des pérégrinations de la famille. Père de famille très jeune, il prend un poste d’enseignant de dessin au lycée Bugeaud à Alger, où il fut lui-même élève. Les préoccupations matérielles, le décès prématuré de sa mère, et la guerre d’Algérie étouffent tout travail de création.
A l’indépendance de l’Algérie, il est muté à Beauvais et s’attelle à la préparation du CAPES qu’il obtient en 1967 avec un mémoire sur le Dessin à la Plume. Dessin qu’il a pratiqué avec passion en attendant de posséder un véritable atelier. L’occasion s’en présente en 1971 lorsqu’il fait l’acquisition d’une ancienne forge à Tillard, un hameau de l’Oise. Passionné par les techniques les plus classiques, il travaille l’aquarelle, les lavis, et la peinture à l’huile sur des formats de plus en plus grands . Il expose pour la première fois à Paris en 1974.
Entre 1974 et 1982, il dessine et peint essentiellement des paysages, les alentours de Silly-Tillard, les plages du Languedoc, des vues du ciel inspirées par ses expériences aéronautiques, d’où ses visions de ports imaginaires. Il reste enseignant au collège voisin. Dans les années 80, les foules aperçues du haut du Centre Georges Pompidou sont pour lui comme une sorte de révélation. L’aéroport d’Orly, les centres commerciaux, des univers géométriques et parfois absurdes dans lesquels déambulent des êtres anonymes, en ordre ou en désordre: militaires, manifestants, élèves, passants…., deviennent alors ses thèmes de prédilection. Les défilés ne sont pas sans rapport avec sa croyance d’enfant selon laquelle les cérémonies du 11 novembre se déroulaient en l’honneur de son anniversaire. A cette époque, Jean-Pierre Stora rejoint le mouvement Figuration Critique et se met à exposer dans de nombreuses manifestations et à la galerie Ariane Essor.
Les années 90 sont marquées par un retour intérieur: clair-obscurs énigmatiques inspirés par les pièces de la maison et leurs jeux de lumière. Il prend sa retraite d’enseignant en 1995 pour se consacrer à la peinture mais disparaît brutalement à 63 ans.
Charles VERBRUGGHE (1877-1974)
Né à Bruges le 15 juin 1877, Charles Vanbrugghe est un peintre totalement autodidacte. Il était destiné à la carrière de cordonnier mais le matin, il s’échappait pour croquer les environs de Bruges qui fut toujours son sujet de prédilection.
Vers 1906, il s’installa à Paris, à Montmartre. Il y rencontre les grands artistes de l’époque : Renoir, Degas. Il travailla avec Utrillo et Van Dongen et participe aux réunions du Lapin Agile.
Il s’intégra donc à la mouvance impressionniste qu’il ne quittera plus et à laquelle il restera fidèle toute sa carrière.
Il passait deux mois par ans à Bruges pour réaliser ses vues si réputées car c’est dans le paysage que son excellence technique se révèle.
Malgré son succès il resta proche des gens, et resta humble. C’est ainsi que cette collection arrive jusqu’à nous : un ami collectionneur avait le privilège de le recevoir en famille et ainsi acquérir nombre de ses œuvres, entre l’amitié et le mécénat.
Cette collection présente ses thèmes de prédilection, avant tout les paysages, et comme il savait le répéter : « Il faut attaquer la Nature… La nature tout simplement. »