Maurice Ehlinger est un peintre traversant la première guerre mondiale. Enrôlé en 1916, il a combattu au Chemin des Dames avant d’être démobilisé en 1919. Avant cela, Ehlinger fut inscrit à l’école des beaux-arts de Nancy. Après ce dramatique passage et un besoin d’évasion prononcé, Maurice eu le privilège de poursuivre son cursus à l’école supérieure des beaux-arts de Paris. Initié, il fut promu professeur de dessin dans un cours du soir. Il bénéficiera d’un temps précieux pour peindre et disposera d’un atelier. Au cours de sa carrière Maurice Ehlinger livra plus de 4000 toiles. Christian Ehlinger, son défunt fils fera un recueil intégral de ses œuvres en plusieurs tomes après une récolte intercontinentale entre Suède, Hollande, États-Unis. Son fils fit l’éloge de son travail notamment en soulignant l’aspect parfait de l’épiderme : « un travail spectaculaire de la peau ». Les muses à la peau lisse bénéficient d’une jeunesse éternelle et de l’éloge de la pureté de leur trait. Ce grand observateur eut l’habitude de travailler avec de jeunes femmes et adolescentes pour leur sensibilité et leur émoi irrépressible. Nous vous proposons ainsi 3 œuvres à la vente allant du paysage, du portrait au nu.
Exposer la beauté de la femme au XXe siècle est la première volonté de Maurice Ehlinger. Il peint des minois intacts qu’il épargne du vieillissement cutané et à qui il offre l’éternité. Sa seconde volonté est celle de rendre les visages vivants et texturés comme celui de « Renée ». Sa peau de porcelaine est complétée par la finesse de ses traits et les nuances infinies de sa peau. Dans ce portrait intime de profil, le physionomiste présente Renée qui pose nue sous un ciel angélique avec un regard lointain et détaché. Les teintes de vie telles que le rouge de ses pommettes ainsi que les ombrages de son visage et de son buste apportent l’effet escompté.
Le second portrait est, là, celui d’une parfaite inconnue aux cheveux noirs et à la peau pale son titre vulgaire le précise « Femme dénudée en buste ». Le portrait de cette femme qui pose nue, similaire en tout point à celui de « Renée » s’y oppose significativement. Une question d’angle. Sa pose droite et son regard persan ouvrent une perspective vers la profondeur de l’âme. Ses traits finement représentés et ses lèvres rouges illustrent parfaitement l’esthétique classique vigoureux d’Ehlinger.
Les légers sourires et la neutralité de l’émotion sont deux facteurs de sa vision prioritaire de l’enveloppe extérieure. Ehlinger conserve la beauté et fige les normes du XXe siècle. Son travail devient un élément d’analyse de l’aspect sociologique du prisme de la beauté à travers les époques.
Cet esthétisme constant, Maurice Ehlinger, le représente en outre sur ce paysage de maisons de campagne à « Saint Léger en Yvelines, maisons sur la route d’Houdan ». Il use de couleurs vibrantes et représente à la perfection les textures des feuillages. Ce tableau relève la trace d’un voyage, d’un coup de cœur spontané qui fige les pendules quelques heures pendant le périple.